«Je suis semblable à celui qui portait sa brique pour montrer au monde comment était sa maison.»
Bertolt Brecht
On m’a souvent posé cette question : comment je me considère en tant qu’artiste ? Ma réponse a toujours été la même : Je me considère comme un travailleur immigré. Mon travail consiste à examiner ce que c'est d'être un artiste, lorsqu'il se sent étranger à son propre contexte culturel, voire à son propre rôle.
De cette nécessité, de cette urgence permanente de penser l’exil, est né le projet du Pavillon de l’Exil, comme un projet itinérant, proposant une cartographie parallèle, une géographie libre d’expositions temporaires, sous la forme d’escales dans différents pays. Le projet pose la question de l’exil comme un nouvel espace à réinventer, à repenser et finalement à investir. Il veut interroger de manière à la fois globale et spécifique les liens entre les différentes formes de déplacements, qu’il s’agisse de la situation du migrant travailleur, de l’expatrié, du refugié ou encore de l’exilé de guerre, de catastrophes naturelles, de problèmes économiques, de persécutions politiques ou raciales.
Le Pavillon de l’Exil veut investir et franchir toutes les frontières, revisiter les expériences de l’exil et en réactiver les traces dans l’Histoire. Où commence l’exil et où se finit-il ? Sommes-nous tous égaux face au déplacement et à l’exil ? De qui sommes-nous les exilés ?
Le Pavillon de l’Exil n’existe pas en tant qu’architecture même si proposition est faite aux architectes de l’imaginer. Mais ce sont bien les œuvres des artistes, plasticiens, musiciens, écrivains poètes, performeurs qu’ils soient exilés ou que leur œuvre traite du déplacement qui construisent ensemble ce pavillon protéiforme et nomade. Son voyage est composé d’escales dans des structures artistiques, des institutions, des lieux éphémères, sous forme d’expositions, de publications ou de rencontres. À chaque escale, les œuvres et les documents d’archives sont repensés en fonction du lieu et de son histoire.
mounir fatmi,
Juin 30, 2016
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Point de vue, point d’écoute (Clichés 2) is a series of post- cards sent from Tunisia between the 1970s and 1990s, carefully incised, with only the written and stamped side exhibited. By placing the cards this way, the picturesque photo invisible, the artist transforms this common object, though it’s almost obsolete today, into a surface that is both critical and poetic. The handwritten texts can evoke something emotion- al, the memory of a place, a holiday, while the cut out con- tours of what is represented but not seen can only be imagined, like a partial vision of reality. This then becomes a gesture denouncing what the artist calls “the imposture of the tourist”: “The imposture of the tourist interests me greatly, as the partial and absent-minded observation of reality. That’s why I focused on objects created for tourists, like the post- card (…), through which I try to recreate this imposture with gestures of subtraction, covering-up and indexation.”
Born in 1980, in Carthage, Farah Khelil lives and works between Tunis and Paris. Farah Khelil concentrates her aesthetic research on the delicate equilibrium between writing, reading and imagination, transferring the attention onto the viewer’s perspective. Images and words alternate and hide each other, creating new and authentic representations of the reality, far from the clichés that sometimes define contemporary culture. In 2007 she graduated at the Institut des Beaux-Arts in Tunis and in 2014 specialised with a PhD in Art and Science at the Sorbonne in Paris. Since 2010, she has taught at the Visual Art Panthéon-Sorbonne Paris I. Among her recent exhibitions are Medi Terraneum at the Es Baluard Museum of Modern and Contemporary Art in Palma de Mallorca (2015), Un cabinet de curiosités at the Undercurrent Projects in New York (2014), Mapp’ing E-Fest at the Palais Abdellia Tunis, Restitution at the Art Centre in Port-de-Bouc Martigues in France (2014) and the collective Perception de la Ciutat at the Civic Centre Fort Pienc in Barcelona (2006).
Courtesy: the artist and Officine dell’Immagine, Milan.
«Je suis semblable à celui qui portait sa brique pour montrer au monde comment était sa maison.»
Bertolt Brecht
On m’a souvent posé cette question : comment je me considère en tant qu’artiste ? Ma réponse a toujours été la même : Je me considère comme un travailleur immigré. Mon travail consiste à examiner ce que c'est d'être un artiste, lorsqu'il se sent étranger à son propre contexte culturel, voire à son propre rôle.
De cette nécessité, de cette urgence permanente de penser l’exil, est né le projet du Pavillon de l’Exil, comme un projet itinérant, proposant une cartographie parallèle, une géographie libre d’expositions temporaires, sous la forme d’escales dans différents pays. Le projet pose la question de l’exil comme un nouvel espace à réinventer, à repenser et finalement à investir. Il veut interroger de manière à la fois globale et spécifique les liens entre les différentes formes de déplacements, qu’il s’agisse de la situation du migrant travailleur, de l’expatrié, du refugié ou encore de l’exilé de guerre, de catastrophes naturelles, de problèmes économiques, de persécutions politiques ou raciales.
Le Pavillon de l’Exil veut investir et franchir toutes les frontières, revisiter les expériences de l’exil et en réactiver les traces dans l’Histoire. Où commence l’exil et où se finit-il ? Sommes-nous tous égaux face au déplacement et à l’exil ? De qui sommes-nous les exilés ?
Le Pavillon de l’Exil n’existe pas en tant qu’architecture même si proposition est faite aux architectes de l’imaginer. Mais ce sont bien les œuvres des artistes, plasticiens, musiciens, écrivains poètes, performeurs qu’ils soient exilés ou que leur œuvre traite du déplacement qui construisent ensemble ce pavillon protéiforme et nomade. Son voyage est composé d’escales dans des structures artistiques, des institutions, des lieux éphémères, sous forme d’expositions, de publications ou de rencontres. À chaque escale, les œuvres et les documents d’archives sont repensés en fonction du lieu et de son histoire.
mounir fatmi,
Juin 30, 2016
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