«Je suis semblable à celui qui portait sa brique pour montrer au monde comment était sa maison.»
Bertolt Brecht
On m’a souvent posé cette question : comment je me considère en tant qu’artiste ? Ma réponse a toujours été la même : Je me considère comme un travailleur immigré. Mon travail consiste à examiner ce que c'est d'être un artiste, lorsqu'il se sent étranger à son propre contexte culturel, voire à son propre rôle.
De cette nécessité, de cette urgence permanente de penser l’exil, est né le projet du Pavillon de l’Exil, comme un projet itinérant, proposant une cartographie parallèle, une géographie libre d’expositions temporaires, sous la forme d’escales dans différents pays. Le projet pose la question de l’exil comme un nouvel espace à réinventer, à repenser et finalement à investir. Il veut interroger de manière à la fois globale et spécifique les liens entre les différentes formes de déplacements, qu’il s’agisse de la situation du migrant travailleur, de l’expatrié, du refugié ou encore de l’exilé de guerre, de catastrophes naturelles, de problèmes économiques, de persécutions politiques ou raciales.
Le Pavillon de l’Exil veut investir et franchir toutes les frontières, revisiter les expériences de l’exil et en réactiver les traces dans l’Histoire. Où commence l’exil et où se finit-il ? Sommes-nous tous égaux face au déplacement et à l’exil ? De qui sommes-nous les exilés ?
Le Pavillon de l’Exil n’existe pas en tant qu’architecture même si proposition est faite aux architectes de l’imaginer. Mais ce sont bien les œuvres des artistes, plasticiens, musiciens, écrivains poètes, performeurs qu’ils soient exilés ou que leur œuvre traite du déplacement qui construisent ensemble ce pavillon protéiforme et nomade. Son voyage est composé d’escales dans des structures artistiques, des institutions, des lieux éphémères, sous forme d’expositions, de publications ou de rencontres. À chaque escale, les œuvres et les documents d’archives sont repensés en fonction du lieu et de son histoire.
mounir fatmi,
Juin 30, 2016
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Un aborigène bunun de Taiwanlit dans sa langue des extraits d’un scénario non réalisé du cinéaste Michelangelo Antonioni.
L’histoire du cinéma, ou plutôt sa non-histoire, est parsemée de films qui n’ont jamais été réalisés. Parmi ceux-ci figurent Terre verte de Antonioni qui a été édité en livre parmi les scénarios non-réalisés du cinéaste.
L’histoire raconte les derniers jours d’une communauté vivant dans un Gröenland idéal et verdoyant mais devant fuir face à l’arrivée de la glaciation. L’idée n’est pas de réaliser le scénario du cinéaste mais de le mettre en scène en tant que projet virtuel via un médium virtuel.
Il s’agit de réaliser une sorte d’archive qui ne nie pas l’état inachevé du projet d’Antonioni mais qui au contraire le renforce et l’accueille.
Cette archive ne viendrait donc pas à rebours du cours catastrophique de l’histoire (le film n’a pas pu être produit, la com-munauté doit fuir ou périr).
Elle tiendrait plutôt à équidistance la disparition et l’inadvenu, la ruine et l’utopie qui sont à mon sens propre à la nature dece média.
Dania Reymond est diplômée de l'École des Beaux-Arts de Marseille et de Lyon, et du Studio National des Arts Contemporains Fresnoy. Ses films vont de la vidéo expérimentale à la fiction art-house. En 2012, elle réalise « Jeanne », son film de fin d'études dans le Fresnoy et elle reçoit le Studiocollector Award. En 2014, son travail a reçu le Art Collector Award au Young Creation Forum. En 2016, elle a réalisé « Le Jardin d’essai », (The Trial Garden), Prix du jeune jury au Festival du moyen métrage de Brive. Ses films ont été sélectionnés dans des festivals tels que le FID de Marseille, Côté Court à Pantin ou News Directors News films, mais aussi dans des lieux dédiés à l'art contemporain. En 2015, le CNAP (Centre National des Arts Contemporains) intègre ses œuvres à sa collection.
Courtesy: The artist
«Je suis semblable à celui qui portait sa brique pour montrer au monde comment était sa maison.»
Bertolt Brecht
On m’a souvent posé cette question : comment je me considère en tant qu’artiste ? Ma réponse a toujours été la même : Je me considère comme un travailleur immigré. Mon travail consiste à examiner ce que c'est d'être un artiste, lorsqu'il se sent étranger à son propre contexte culturel, voire à son propre rôle.
De cette nécessité, de cette urgence permanente de penser l’exil, est né le projet du Pavillon de l’Exil, comme un projet itinérant, proposant une cartographie parallèle, une géographie libre d’expositions temporaires, sous la forme d’escales dans différents pays. Le projet pose la question de l’exil comme un nouvel espace à réinventer, à repenser et finalement à investir. Il veut interroger de manière à la fois globale et spécifique les liens entre les différentes formes de déplacements, qu’il s’agisse de la situation du migrant travailleur, de l’expatrié, du refugié ou encore de l’exilé de guerre, de catastrophes naturelles, de problèmes économiques, de persécutions politiques ou raciales.
Le Pavillon de l’Exil veut investir et franchir toutes les frontières, revisiter les expériences de l’exil et en réactiver les traces dans l’Histoire. Où commence l’exil et où se finit-il ? Sommes-nous tous égaux face au déplacement et à l’exil ? De qui sommes-nous les exilés ?
Le Pavillon de l’Exil n’existe pas en tant qu’architecture même si proposition est faite aux architectes de l’imaginer. Mais ce sont bien les œuvres des artistes, plasticiens, musiciens, écrivains poètes, performeurs qu’ils soient exilés ou que leur œuvre traite du déplacement qui construisent ensemble ce pavillon protéiforme et nomade. Son voyage est composé d’escales dans des structures artistiques, des institutions, des lieux éphémères, sous forme d’expositions, de publications ou de rencontres. À chaque escale, les œuvres et les documents d’archives sont repensés en fonction du lieu et de son histoire.
mounir fatmi,
Juin 30, 2016
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